Enterrement de Laurra di Constantini

La jeune fille avait retiré son uniforme d'aspirant, aux couleurs trop vives pour un tel jour, et s'était rendu à la chapelle Sainct-Georges vêtue d'une robe toute simple, aux tons sombres à peines égayés de quelques fanfreluches de dentelle blanche. Toujours des tissus amples, rien de trop moulant, de trop "provocateur", et le tout couronné d'un simple chapeau duquel tombait un voile noir sur son visage, afin de dissimuler ses yeux rougis et les cernes qui se dessinaient en dessous. Elle avait essayé de trouver le sommeil cette nuit, mais n'y était pas parvenue. Elle dormirait bien mieux ce soir, quand la cérémonie serait achevée ; et qu'elle aurait pu se recueillir une dernière fois, chasser ses regrets.

Quand les cloches avaient sonnées, elle se trouvait déjà sur place, en retrait derrière un chêne. Elle ne voulait pas rentrer dans l'édifice. De toute sa vie, c'était bien la première fois qu'elle redoutait de mettre les pieds dans une demueure du Très-Haut. Elle avait regardé les premiers arrivants entrer dans le saint édifice, cherchant son père du regard, ou bien même sa petite soeur. Non, ils n'étaient pas encore là. Tous arboraient un uniforme aux couleurs des plus sombres, un uniforme que la jeune femme avait déjà vu plusieurs fois porté par sa mère lors des périodes de deuil qu'avait connu l'Ost. Dans un certain sens, elle était ravie aujourd'hui de ne pas avoir à porter le même pour lui rendre son dernier hommage. L'ironie de la situation lui aurait été trop insupportable.

Tremblottante en raison du froid qui commençait à lui mordre les membres de son étreinte glaciale, mais le froid n'était pas le seul en cause ; Aude prit une grande inspiration puis sortit de derrière son arbre, prête à aller dire adieu à sa mère, pour toujours cette fois-ci.

Elle mona les quelques marches menant au parvis de la chapelle, le ventre noué, puis s'avança entre les colonnes, de part et d'autres des rangées de bancs. Elle salua d'un léger signe de tête le couple de soldats qu'elle ne connaissait pas, salua également messieurs Colchique et Gugui, qu'elle avait rencontré en d'autres occasions, avant de se diriger vers l'évêque Oiselier. Ele ploya les genoux sous sa robe et s'inclina en avant en saluant l'homme de Foi.

Bonjour Monseigneur, commença-t-elle à voix basse. Elle resta quelques secondes sans voix, cherchant quoi dire. Mais en fait, il n'y avait rien à dire. Euh... Merci encore, termina-t-elle sur le même ton, avant de se relever et d'aller s'asseoir sur un des bancs au premier rang. Elle s'assit, les bras croisés sur son ventre, ses yeux noisettes fixant le cerceuil.

La personne qui l'avait mise au monde, qu'elle avait le plus détesté, reposait là. La jeune fille souhaitait qu'elle fut partie en paix, que peut-être elle avait cherché le pardon avant de trépasser. Elle serra les poings sur les pans de sa robe. Un seul le savait, et il tardait à la jeune fille de le retrouver.

Aliéna arriva à la chapelle afin d'assister aux funérailles de Laura.
Elle avait peu connu cette grande femme de l'OST, qui avait quitté l'école peu de temps après son arrivée à elle. Mais c'était elle qui lui avait fait prêter serment lors de son admission dans l'OST, et elle gardait un souvenir poignant de cette cérémonie.
Elle salua les soldats déjà présents d'un "Mes respects à tous", puis alla s'installer sur un banc vide.

En attendant que la cérémonie commence, elle repensa à sa formation avec l'Instructeur Akmer, se demandant ce qu'il devenait lui aussi ...

Ten mit son uniforme de deuil pour se rendre a la chapelle, il voulait être présent pour l'oraison funéraire de laura di Constantini, SDL de la garnison de Dié qui est aussi partie, a croire que ce poste était maudit.

Axel avait quitté les rangs de l'ost depuis bien longtemps à présent mais elle n'avait pas mis les pieds à Grenoble depuis moins d'un an, elle n'aurait jamais voulu y retourner si vite surtout en cette occasion. Elle avait revêtu une robe crème couleur de deuil très simple. Après avoir demandé à son fils de lui servir d'escorte , elle avait pris la route de Grenoble sans pouvoir contenir ses larmes sur le trajet.
Depuis l'annonce de l'assassinat de sa tendre amie elle n'avait cessé de se laisser aller à pleurer. Ses larmes coulaient tel un torrent descendant des sommets alpins. Elle descendit du coche et se présenta à l'entrée du Castel, le garde l'a reconnue, après tout elle avait occupé le poste de Connétable près d'une année durant, elle s'appuyait sur le bras de son Léandre qui la soutenait autant qu'il l'accompagnait. La blonde dioise d'ordinaire si souriante et avenante était dévastée. Totalement anéantie par la disparition d'une énième compagne.
Depuis son arrivée en Lyonnais-Dauphiné , toutes ses amies avaient péri les unes après les autres. D'abord Gun et Rosa, puis Linala, Espoire, Lotus ! et désormais Laura... De ses jeunes années dioises il ne lui restait plus que Wel, elles n'étaient plus que deux ...
Elle pénétra dans la chapelle sans oser regarder vers la nef où reposait pour l'instant Laura. Certains visages lui étaient familiers mais elle ne salua personne, c'est tout juste si elle parvint à esquisser un geste pour signifier sa présence à son vieil ami OIselier qui avait la dure tâche d'officer en ce jour funeste. Elle alla s'installer auprès de Mad posant sa main sur la sienne sans quitter de l'autre main celle de son fils. Ils avaient si souvent travaillé ensemble tous les deux , ils avaient passé de si nombreuses heures à rire et à bavasser au sujet de Laura notamment. Elle essaya de lui sourire au travers de son visage baigné de larmes et attendit la suite de la cérémonie.

L'oiselier acceuilli lmilitaires et civiles venu saluer une dernière fois Laurra, essayant de se montrer réconfortant. Il se voulut encore plus acceuillant envers les Diois qui perdaient a nouveau leur chef.
Quand la chapelle fut emplie, Il revint devant le cerceuil, et commenca l'office.

Après tous nos regards qui ont croisé le sien, qu’il puisse enfin voir le tiens seigneur.
Les fidèles : Seigneur ne détourne pas ton regard de notre amie.

Après l’amitié qu’il a reçu et qui a guidé sa vie, accorde lui l’amitié ultime qu’et la tienne Seigneur.
Les fidèles : Seigneur ne détourne pas ton regard de notre amie.

Après les peines et les larmes qui ont obscurci sa vie, illumine sa route pour l’éternité.
Les fidèles : Seigneur ne détourne pas ton regard de notre amie.

Seigneur, nous tournons vers toi nos espoirs à l’heure où disparaît le corps de l’ami qui nous est cher.
Accorde-nous l’espérance de le revoir auprès de Toi pour les siècles des siècles.

Tous : Amen