Depuis la fin de sa formation, Allain n'avait pas encore trouvé le temps de s'y rendre, mais depuis son retour de Lyon, tout c'était un peu calmé. Il se rendit donc enfin à la Chapelle Sainct-Georges dont il avait entendu des soldats en parler. Une chapelle dédiée à l'Ost. C'était ce qu'il lui fallait.
il poussa la lourde porte de l'entrée, et se dirigea en premier vers les cierges. Il en alluma un pour chaque personne qu'il avait perdu : son père, dont il n'arrivait même plus à dessiner les traits du visage; sa mère, dont il n'avait plus que le souvenir de sa maladie; ses enfants, ceux qu'il n'avait pas eu le temps de nommer et ceux qu'il n'avait pas eu le temps de voir grandir. Et pour sa petite femme.
La chapelle venait de gagner en luminosité...
Allain partit s'installer sur les chaises près de l'autel central. Il était venu ici se recueillir. Dans ces lieux, il s'imaginait plus proche de ceux qui lui manquait.
Et il commenca alors à marmonner.
Ca y est, j'y suis Hélène.
Je suis rentré à l'Ost. Tu vois, je te l'avais promit. j'ai arrêté de trainer en taverne à ne rien faire, j'ai trouvé de quoi me rendre utile...
Tu avais raison, tu viens d'une bien jolie ville, et les gens sont joyeux et sympathiques. Oh, j les connais pas trop encore, je suis encore un peu fermé. Oui je sais, ca te plait hein? Mais comprend moi, c'est pas facile non plus. Ca viendra.
J'arrêterai d'être, tout seul...
~Pourquoi, Aristote? Pourquoi tu as voulu que je me retrouve tout seul? Pourquoi tu me les a pris un par un?~
Allain fuyait son ancienne vie, ses larmes d'avant.
Il avait trouvé Vienne, il avait trouvé l'Ost. Mais il manquait encore quelque chose...