Enterrement de Laurra di Constantini

La jeune fille continuait de suivre la cérémonie, ses pensées toutes tournées vers les paroles de l'évêque. Certes le discours funèbre était bien loin de la réalité quant à la ferveur Aristotélicienne de sa mère, un des principaux sujets de discorde qui avait secoué mère et fille ; et un de ceux qui avait conduit à leur éloignement. Cependant, les paroles de Monseigneur Oiselier était réconfortante malgré tout à ses oreilles. Aude savait le Très-Haut miséricordieux, et elle savait qu'Il accepterait l'âme de sa mère auprès de lui. Ou du mois l'espérait-elle.

Elle secoua tristement la tête sous son voile de deuil. "Non. Il l'acceptera," se convainc-t-elle. "Les brebis égarées restent des brebis malgré tout." Après tout, la dernière lettre écrite de sa main était sincère de vérité. Elle avait reconnu nombre de ses fautes et avait même reconnu la force de la Foi de son aînée, l'encourageant à pardonner l'acte commis par son frère. A vrai dire, la jeune fille était encore loin du Pardon pour cet acte. Le deuil d'abord, l'acceptation ensuite. Pour le reste, on verrait plus tard.

Quand l'évêque eut terminé de bénir et saluer la défunte, il se tourna vers l'assemblée, enjoignant les fidèles à en faire autant. Aude releva légèrement la tête et regarda rapidement autour d'elle. Personne ne semblait vouloir être le premier à passer, aussi se leva-t-elle avec difficulté et s'approcha du cercueil. Elle attrapa le goupillon de l'homme de Foi, puis dessina une croix virtuelle au-dessus de la dépouille. Puisse-tu reposer en paix maintenant, maman..., chuchotta-t-elle en rendant le goupillon au prêtre.

Elle se signa, puis retourna s'asseoir sur le banc, cherchant quelques visages familiers dans les travées de la chapelle. Un léger regard vers sa tante. A chacun son fardeau de solitude au milieu de cette foule. Les échanges seraient pour plus tard.

il prit le goupillon que lui tendais Gero , aspergeât de son eau bénite le cercueil de Lora , c'est un peu grâce à elle si il se trouvait à ce poste dans l'ost
*il murmurat*
je ne t'oublierai pas , avec Lotus

*il tendit le goupillon a la personne derrière*

Les soldats qui passaient les uns derrieres les autres rendre un dernier hommage a Laura, firent sortir Mad de sa letargie...
Il regardait défiler ses freres d'armes et ce damandait a qu'elle moment il allait craquer, a qu'elle moment il innondrait son visage de perle salé.....

Surment au moment ou il se pencherait sur le visage de Laura, au moment ou il lui fera ses adieux et verrait son visage pour la dernière fois....

Les poings serrés il s'avança lachant la main d'Axel et s'approchant doucement du cerceuil, Mad attrapa le goupillion tendu par Mily puis il se plaça devant le cerceuil sans besser les yeux, sans regarder...il sentit une chaleur l'envahir inpreniant tout son corps, levant doucement les yeux inspirant un grand coup puis relachant tout cet air.....

Les yeux du soldat glissèrent doucement vers la dépouille de celle qui fut pendant un temps sa compagne, une chaleur salé venait maintenant de glisser le long de ses joues, quelque gouttes en signe de croix....
Repose en paix belle Laura

Puis se frattant doucement le visage, chassant les larmes qui l'innondait il reprit sa place priant encore une fois pour accompagner Laura

Prier et pleurer en silence... voilà ce qui en était pour lui. Prier, oui il l'avait fait, peut être pas à haute voix, celle-ci lui manquant trop à ce moment pour en faire usage, mais au fond de lui-même, c'était avec ferveur qu'il avait prononcé chaque parole sainte, chaque dévotion muette, pour le repos de l'âme libre de Laura, même si elle ne s'était jamais recommandée à Dieu. Pleurer, il l'avait fait aussi, en silence, laissant ses larmes coulées sur ses joues sans chercher à les dissimuler par fierté ou à les retenir par pudeur, froides... lourdes... salées... douloureuses.

Quand vint le moment de faire ses adieux à la dépouille mortelle de son écuyère, il se leva sans mot dire, juste un regard en direction de Terwagne qui en disait long... souffrance... tristesse... remerciement... avant de lâcher doucement sa main et de se diriger vers le cercueil. Devant lui, Madmaxikki... que dire ou que faire face à un homme qui vient de perdre la femme qu'il aimait? Le Rouvray l'ignorait et n'avait pas la force de chercher un mot de réconfort, il se contenta de prendre le goupillon à sa suite en posant sa main sur son épaule avant de se tourner vers elle.

Laura... son visage immobile, son corps raidi et glacé... Il avait du mal à y croire et ferma les paupières un instant... Une forêt, la nuit, un feu de camp... Une jeune femme qui sculpte un morceau de bois... une discussion... Il ouvrit les yeux, les années avaient passé, mais malgré le voile de la mort et le fil des ans, il retrouvait encore quelque chose de la jeune femme qu'il avait formé, entraîné... Sa main se porta à sa ceinture et détacha le fourreau qui y pendait... Gramr , elle avait été sa fidèle compagne durant longtemps, elle avait connu le fer et le sang, le tumulte des batailles et l'avait protégé à maintes reprises. Il la soupesa quelques instants, puis la glissa dans le cercueil, au côté de Laura et se pencha pour déposer un baiser sur le front glacé de celle-ci.

Reçois ce baiser de paix, Laura di Constantini... toi qui autrefois m'a confié ta fidélité et a veillé sur ma vie, je t'offre cet ultime présent... Comme toi, elle m'a protégé par le passé et m'a bien servi. Puissiez-vous toutes les deux connaître enfin la paix et le repos.

Il se redressa et agita lentement le goupillon avant de le déposer et de s'éloigner pour regagner sa place.

Un second mandat de Capitaine. Le premier avait été si agité et si compliqué. Fallait dire qu'elle avait tendance à compliquer les choses aussi la petite. A cette occasion, il était peut être temps d'aller voir celle qui l'avait attiré à Grenoble pour parler un peu, se confier, papoter quoi. Elle ne s'attendait pas à une super discussion philosophique avec une pierre tombale. Déjà que de son vivant, ça relevait du miracle, alors là...

Mais bon, il y avait un certain nombre de regrets qui pesaient sur le coeur de la petite Capitaine. Les choses qu'on ne dit pas et qu'on aurait aimé dire, celles qu'on aurait dû taire, mais que les sentiments du moment ont laissé sortir. Ce genre de choses qui rendaient les humains si... humains.

Sauf que voilà, elle trouva du monde devant la tombe, ou plus exactement, du monde en une seule personne qu'elle reconnut en le Conseiller Militaire MacCornell. Cela lui arracha un léger sourire, triste malgré tout alors qu'elle s'approchait. Elle portait ce matin l'uniforme de cérémonie. Le Deuil était passé depuis longtemps, pas les regrets, ni même la nostalgie des enguelades divines. Divines car elles portaient bien évidemment sur ce sujet de rupture et dispute entre mère et fille. La première niant carrément l'existence du Très-Haut, la seconde pas loin de lui consacrer sa vie ; et divines aussi car même le Très-Haut et Très-Concerné avait dû les entendre se disputer depuis sa planque paradisiaque. Enfin ça, c'était le passé. Parce que le présent aujourd'hui, c'était cet uniforme qui représentait grosso modo la raison de vivre de sa mère, l'Ost, et cette caillasse nominative dressée vers le ciel. Et bien évidemment, l'Embrunais tout juste remit de ses blessures.

La jeune di Constantini vint se poster silencieusement aux côtés du Conseiller Militaire, avisant le bouquet avec une pointe de reconnaissance vis-à-vis de l'homme, et également la tombe voisine également fleurie. Lotus... Nom d'Aristote que ce nom lui été familier même à elle qui ne l'avait pas connue directement. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle saluait l'homme.

Bonjour Romuald. Pas de chichis devant une sépulture. Je ne pensais pas trouver quelqu'un ici, mais je suis contente de vous voir. Nouveau sourire timide et regard fuyant. Le Capitaine tranchait toujours dans le lard, mais pas la jeune fille. Merci pour les fleurs, elles sont magnifiques... Elle s'accroupit pour dégager quelques mauvaises herbes. Bien que connaissant ma mère, elle vous aurez sûrement dit que "quitte à apporter un truc périssable, autant que ça boive..."